Et si le développement des collaborateurs était une externalité ?
Les externalités d’une entreprise, ce sont les effets externes qu’elle produit par son activité, sans contrepartie financière.
Par exemple, si son activité génère une pollution d’un cours d’eau, elle produit une externalité négative, un coût pour les riverains ou les pêcheurs.
A l’inverse, l’apiculteur en contribuant à la pollinisation des végétaux produit une externalité positive pour les agriculteurs.
L’intérêt du concept est de permettre une appréhension plus large de la performance, au-delà des stricts coûts et des bénéfices directs.
En matière de Développement Humain, l’ONU mesure tous les ans l’IDH (Indice de Développement Humain) des pays. C’est un indice composite à partir de la mesure de 3 variables :
- le niveau d’éducation de la population,
- son niveau de santé / longevité,
- le revenu par habitant.
Si on admet l’idée que les organisations de travail contribuent au Développement Humain, à travers le processus de construction de soi qui s’y opère au travail et les rémunérations qu’elles versent, alors elles contribuent au Développement Humain des territoires sur lesquelles elles interviennent.
Par exemple, si elles génèrent des individus « abimés » par le travail, ou bien non employables, ou en situation économique précaire, alors elles génèrent des coûts sociaux directs et indirectement fait baisser le niveau de Développement Humain du pays. C’est donc une externalité négative.
A l’inverse si elles génèrent des individus construits par le travail, facilement employables ou en situation de sécurité économique, elles produisent des externalités positives.
Le défi du Développement Humain au sein des organisations de travail suppose de dépasser l’approche instrumentale de ce développement et de le considérer comme une source d’impact positif ou négatif pour la société toute entière.